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Yaki et Shaul vivent difficilement chez leurs parents près de Tel Aviv. Les deux frères échafaudent alors un enlèvement mais rien ne se passe comme prévu...
Yaki et Shaul, deux frères aux liens fusionnels, vivent dans une banlieue de Tel Aviv chez leurs parents. Endettés et menacés d’expulsion, leur situation est difficile. Yaki, au service militaire, passe quelques jours en permission auprès des siens. Alors qu’il ne se sépare jamais de son arme de service, les deux frères échafaudent un plan d’enlèvement. Mais c’est le jour de Shabbat et rien ne se passe comme prévu.
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"Son nom est Tom Shoval. L'impétrant a 33 ans. Israélien, il signe son premier long-métrage. Eh bien oui, d&e
"Son nom est Tom Shoval. L'impétrant a 33 ans. Israélien, il signe son premier long-métrage. Eh bien oui, désolé, il faudra de nouveau inscrire ce nom-là sur ses tablettes, à la rubrique « à suivre de près ». (...)
Il y a dans la mise en scène de Tom Shoval l'exercice d'une ironie appréciable sur l'état réel du pays. Y sont ainsi cruellement démontés quelques grands mythes nationaux. Celui de l'utopie originelle socialiste et solidaire (la haine de classe y domine), celui d'une armée rempart de la nation (...) jusqu'aux gages de cohésion fournis par la religion et la famille nucléaire (...).
Huis clos, repli sur soi et grande peur identitaire : un film sur un pays comme les autres."
"Certains films possèdent cette faculté rare à égarer le spectateur dans des territoires qu’il pense
"Certains films possèdent cette faculté rare à égarer le spectateur dans des territoires qu’il pense connaître comme le fond de sa poche et dont il découvre, avec autant d’excitation que d’appréhension, des passages souterrains qu’il ne soupçonnait pas. (...)
Youth est, comme son nom l’indique, un film de jeunesse revendiqué. Violent, agressif et pas aimable du tout. Le fait que cette affaire se déroule en Israël n’est, bien entendu, pas neutre. Le climat intrinsèque de violence (...), la brutalité d’une crise économique palpable et même l’architecture avec, dans chaque bâtiment d’habitation, un abri surblindé dans la cave au cas où une machine volante bourrée de virus mortels pointerait son nez à l’horizon font partie des contraintes d’un quotidien que peu de sociétés doivent subir. Et cela n’est pas sans conséquences.
Ce contexte qui, jusqu’à présent, n’a été majoritairement représenté au cinéma que comme la toile de fond d’un conflit qui n’en finira jamais, masque une autre violence, sociale cette fois. Elle met aux prises les classes les plus aisées et ceux qui, étranglés par les inégalités, sont d’autant plus énervés qu’ils passent toujours au second plan des priorités nationales. Tom Shoval s’est faufilé dans cette faille que pas grand monde ne veut regarder dans les yeux, arrachant d’un coup sec le voile hypocrite d’une réalité sociale au moins aussi déprimante que les échanges de roquettes dans la bande de Gaza."
"Youth aurait pu n'être qu'une méchante farce sur des pieds nickelés et la poule aux oeufs d'or. Mais
"Youth aurait pu n'être qu'une méchante farce sur des pieds nickelés et la poule aux oeufs d'or. Mais ce premier film, tendu, poisseux, brosse en fait le tableau très sombre d'une génération de nouveaux pauvres dans un pays violent. L'éternel conflit entre Israël et la Palestine a beau rester hors champ, il reste présent sous forme d'allusions disséminées au fil du récit — l'uniforme et l'arme de l'aîné qui fait son service militaire, la question paniquée de la jeune victime à ses ravisseurs : « Vous êtes arabes ? »...
Mais, pour ces deux frères sans avenir, la guerre s'est déplacée sur un autre terrain. Dans cette société qu'on devine profondément inégalitaire, ils se sentent comme les soldats d'une nouvelle lutte des classes où tous les coups sont permis, même les plus bas."
" Les deux frères mutiques sont au cœur du film. Très proche, leur physique trouble : même mine patibul
" Les deux frères mutiques sont au cœur du film. Très proche, leur physique trouble : même mine patibulaire marquée par des yeux clairs cernés sous des paupières aux bords rougis qui contredisent leur dureté et les rendent patauds et sympathiques. Ils ne sont pas comédiens, Shoval est allé les chercher dans un kibboutz au sud du pays.
C’est qu’il projette sa propre relation à son frère et veut filmer la puissance d’une telle proximité familiale. Ils donnent au film une grande part de sa force (...) image troublante vue de France, de ces jeunes de 18 ans qui se baladent en ville en civil avec leur fusil M-16, boivent des bières, prennent le bus, sans jamais quitter leur arme. Comment accepter de confier un tel pouvoir à cet âge si instable sinon par un mélange de confiance machiste et de peur paranoïaque ? On n’aura pas l’avis de Tom Shoval, juste une dernière scène où les visages bouffis et excédés des deux frères n’avouent rien, mais inquiètent. Le spectateur s’en éloigne avec la caméra, il sort d’eux sous leur regard. Belle fin."
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